Maîtriser les coûts de production Maîtriser les coûts de production
Dans un contexte de demande dynamique mais aussi de volatilité des prix, les producteurs de jeunes bovins maintiennent le cap de la productivité.
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Pour rester compétitif, tant sur le marché national que mondial, les engraisseurs n'ont pas le choix, ils doivent maîtriser leurs coûts de production. C'est le moyen de faire face à la volatilité des prix des produits et des intrants. Un défi pas si simple à relever face à un indice des charges qui a augmenté de 40 % entre 2005 et 2012. La production de jeunes bovins ne manque pas d'atouts pour y faire face. « L'écart de prix entre le gras et le maigre a tendance à augmenter. Et l'engraissement retrouve du coup un intérêt économique plus important, signalait Patrick Sarzeaud de l'Institut de l'élevage, le 12 février dernier à Paris, lors d'une journée consacrée à l'engraissement.
La rentabilité d'un atelier n'est toutefois pas toujours facile à estimer. « Cette production est souvent complémentaire à une activité principale comme les bovins, viande ou lait, ou les céréales, signale Patrick Sarzeaud. Cela complique donc l'analyse. Pour autant, c'est une activité incontournable de la filière, ajoute-t-il. Les enjeux sont ceux d'une production à part entière. »
PROGRESSION DES MARGES
Cette production semble néanmoins résister à la crise de ces dernières années. C'est ce que montre l'analyse des résultats d'un groupe de seize élevages suivis en réseau entre 2007 et 2011. Les marges brutes ont plus que doublé. Elles sont passées de 148 euros par JB à 308 euros. Pourtant, les prix des concentrés ont fortement augmenté. Mais le recours à ces aliments a aussi diminué (- 12 %). « Cela grâce à une meilleure qualité des ensilages de maïs récoltés », signale Patrick Sarzeaud. La réussite de la récolte est primordiale. A noter aussi une amélioration des performances de croissance de 2 %. La moyenne sur les cinq années s'établit à 1 330 g/j. Autre point positif : les prix de ventes ont progressé de 17 % en cinq ans.
PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL
L'alimentation est le poste principal de charges, avec 35 % des 220€/100 kg de viande produite (voir ci-dessous). Ainsi, une petite amélioration des résultats sur ce poste a un impact important sur les résultats globaux de l'entreprise. Par exemple, lorsque l'on observe une variation de 5€/100 kg de JB produit. C'est le cas d'un groupe d'exploitations suivi en réseau. Les meilleures enregistrent un coût alimentaire de 74€/100 kg produits, tandis que les moins performantes sont à 79€/100 kg. A l'échelle d'un atelier moyen produisant 228 jeunes bovins ou 112 t de viande, cela représente une différence de 5 600 €.
« L'effet productivité joue un rôle important », indique Patrick Sarzeaud. Les élevages dont les coûts de production sont les plus performants sont aussi ceux qui produisent le plus d'animaux. L'écart de rémunération constaté entre les ateliers est important. Il s'échelonne de 2,3 Smic (*)/unité de main-d'oeuvre (UMO) pour les meilleurs à - 1 Smic/UMO pour les moins performants. La moyenne s'établissant à 0,7 Smic/UMO.
« Nos côuts de production sont assez comparables à ceux de nos voisins italiens », indique-t-il. Nous produisons globalement le même type d'animal de 430 kg à partir de race à viande. Les gains de compétitivité, meilleurs en Italie, sont compensés par un prix du maigre plus élevé de 290 €/tête. En Allemagne en revanche, les coûts de production sont beaucoup plus élevés car ils engraissent surtout des taurillons laitiers plus légers (360 kg). En revanche, ils bénéficient d'un prix d'achat du maigre plus faible 175 €/tête). En France, il représente plus de 200 €/tête, alors que nos voisins italiens dépensent près de 270 €/tête.
(*) Smic net = 13 290 €.
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